• Chapitre 16 : Enquête

     

    !!! POINT DE VUE MATHIEU !!!

     

    Je ne savais plus quoi faire, j'étais encore troublé par le comportement de ce jeune homme, j'avais l'impression qu'il cherchait à me protéger… Mais pourquoi ? Je veux bien admettre le fait que ce soit un fan de l'émission, mais alors… Qu'est ce qu'il doit penser de tout ça ? Est ce qu'il pense que je suis sérieusement timbré ou alors croit il que je sois "comme tout le monde", enfin avec des personnalités certes très encombrantes, mais encore un peu humain, encore normal. Moi qui pourtant détestait cette expression, "normal", comme si on pouvait ranger tous les être humains dans des boites bien alignées et étiquetées, mais là je trouvais ça presque rassurant de me dire que je n'était pas fou. Je me souvins alors qu'avant de partir, le jeune homme m'avait glissé quelque chose dans la main (droite précisément). Je tendis mon bras (droit) devant moi et souleva lentement mes doigts, presque par peur d'être attaqué par ce que se trouvait à l'intérieur. Mais quelle fut ma surprise d'y découvrir un Polaroïd que je ne connaissais que trop bien, c'était la photo prise durant notre soirée au karaoké, quand Eulalie m'avait embrassé sur la joue et que je la tenais dans mes bras…Je m'en souvins alors, après la soirée, quand elle avait rangé les dizaines de clichés dans son sac, et qu'avec un regard illuminé d'étoile scintillante elle m'avait mis cette photo là dans la main, avait refermé ses doigts sur les miens et m'avait murmuré :

    "En souvenir…"

    Et la photo s'était retrouvé dans la poche de mon jean, jean que je portais aujourd'hui, photo qu'ils avaient du trouver en fouillant mes poches. Comment aurais-je pu me douter que quelques heures après ces moment de bonheur et d'euphorisme, je serais enfermé dans un asile, privé de toute les personnes auxquelles je tenais… Je sentis une nouvelle fois les larmes me bruler les yeux et ma gorge se serrer, mais non, je n'allais pas pleurer, pas encore… Je me battrais pour survivre s'il le fallait mais je n'abandonnerais pas, je ne LES abandonnerais pas, enfin surtout je ne L'abandonnerai pas, pas elle, pas Eulalie, j'ai encore tellement besoin d'elle, besoin de ses magnifiques yeux, de sa peau contre la mienne, de son sourire si apaisant, si réconfortant… Quoi qu'il arrive je ne partirai pas de ce monde sans la revoir, encore une dernière fois, une dernière avant de m'éteindre dans ma prison glacée mais… Mais pas avant… Ce serait trop lâche, elle a tellement fait pour moi, mais moi qu'avais-je fais pour elle ? C'était elle qui subissait mes crises de schizophrénie, c'était elle qui s'était occupée de moi quand j'étais au plus mal moralement, et pourtant, moi je ne lui ai fais que du mal, je avais insulté quand je perdais le contrôle, je l'ai violé quand le Patron avait pris possession de mon corps cette nuit là, et quand j'ai voulu mettre fin à mes jours, elle m'en a empêché. J'ai été tellement con de ne rien voir… Mais les choses allaient changer, là, maintenant. C'était terminé, je ne me voilerai plus la face, je l'aimais, c'était réciproque, et nous avions été trop con pour se l'avouer tant qu'il en était encore temps...

    !!! RETOUR POINT DE VUE EULALIE !!!

    Mes jambes me portèrent presque d'elles même à la maison des Sommet, mes doigts effleurèrent la sonnette, un "Driiiing" me parvint faiblement de l'intérieur, suivit de bruits de pas précipités. La porte s'ouvrit en grand, laissant apparaître un Maitre Panda complètement anéanti… Des mèches de cheveux châtains en bataille lui tombaient sur le front (STOP, là j'ai une remarque à faire, contrairement à Mathieu les personnalités n'ont pas perdu leurs cheveux, et ça même si c'est contraire à la version de Mathieu dans ses vidéos, car lui n'avait pas vraiment le choix ^^, sur ce vous pouvez reprendre votre lecture), à la lumière faiblarde du soleil déclinant je vis ses yeux rougis par les larmes, contrastant avec l'aspect habituellement si doux et rêveur que possédait le chanteur.Un léger soupir de soulagement franchi ses lèvres, puis en une fraction de seconde il me tira dans la maison, referma la porte et me prit dans ses bras avec un sanglot étouffé. 

    "Dieu merci, tu es enfin là… me dit il, toujours en m'enlaçant, sa tête posée sur mon épaule.

    -J'ai fais au plus vite. Alors raconte moi… Que c'est il passé ? lui demandais-je en passant ma main dans son dos d'une manière réconfortante.

    -Je… Viens allons voir les autres, ils...enfin on va t'expliquer…"

    Il me prit la main et m'entraina dans le salon, le spectacle qui s'offrait à mes yeux était désolant. Ils étaient tous là, même le Hippy semblait affecté par la situation. Le Patron était assis sur une chaise en face de la table de la cuisine, le menton posé dans le creux de sa main gauche, se mordant nerveusement le pouce par moment, je le vis à plusieurs reprise remonté ses lunettes sur l'arrête de son nez. Le Geek ,lui, était recroquevillé sur le canapé, son Mr Nounours serrer dans ses bras, se balançant d'avant en arrière, les larmes coulant silencieusement sur ses joues. Quand au Hippy, il était ,pour une fois, parfaitement conscient de la situation, il tripotait anxieusement les plis de son jean en étant assis sur un des fauteuils du salon. Et le Panda se trouvait face à moi, en plein milieu de la pièce, il lança un regard circulaire et avec une voix cassée par les larmes il réussi à dire à l'attention des 3 autres protagonistes :

    "Bon les gars, Eulalie est arrivée, il faut agir maintenant…"

    Tour à tour les personnalités levèrent les yeux sur moi. Il m'adressèrent un faible sourire, le Patron se leva de la haute chaise de bar sur laquelle il était assis et me pris dans ses bras, c'était bien la première fois qu'il réagissait comme ça… 

    "Alors, comment tu vas ? me demanda t'il tristement.

    -J'ai connu mieux dira-t'on… lui répondis-je en essayant de sourire à mon tour. Bien, vous pouvez m'expliquez comment tout ça s'est passé ?"

    Nous allâmes tous nous asseoir autour de la table basse du salon, moi sur le canapé à coté du petit gameur, qui d'ailleurs, vint se blottir contre moi, ses larmes dégoulinant sur les pans de mon blazer. Ce fut le Patron qui prit la parole en premier :

    "Bon, alors par où commencer… Ah oui, c'est quand Mathieu s'est plaint d'un violent mal à la tête… Après ça, c'est comme si nous avions était téléportés dans un endroit très sombre, vide et froid, une sorte de prison… Et puis il y a eu ces dizaines d'écrans, qui montraient ce qui se passait, sous les yeux de Mathieu. Nous étions dans sa tête, nous entendions ces pensées, nous voyons tout ce qui se passait mais… Mais sans pouvoir agir, sans pouvoir intervenir… C'est là que Mathieu à reçu la visite de 3 personnes, un docteur, une scientifique et un homme masqué...

    -Attends deux secondes… Le docteur, tu te souviens de son nom ? l'interrompis-je dans son récit.

    -Hmmm, si mes souvenirs sont bon il s'appelait Frédéric, docteur Frédéric. me répondis Maitre Panda. 

    -Ouais c'est ça, Docteur Frédéric...confirma le criminel. Bref reprenons, il a parlé d'un traitement, d'un asile, d'interner Mathieu à l'intérieur, il disait que nous n'existions pas vraiment, que Mathieu était fêlé, que nous étions seulement dans sa tête… sa voix se brisa, il baissa la tête, passa sa main sous ses yeux, comme pour effacer les futures larmes qui allaient s'empresser de dégringoler ses joues.

    -Je prend le relais Patron. souffla le panda à l'adresse du criminel. Bon après ça, tu t'en doutes bien, Mathieu a protesté, il a très mal réagis… Je pense que si il avait eu plus de force, il se serait jeté sur le docteur. Et puis la scientifique s'est approchée, elle a injecté à Mathieu un somnifère et il a perdu connaissance. Quand nous nous sommes à nouveau retrouvés dans la maison, ils avaient tous disparus, plus aucune trace… On les a cherchait, pendant une éternité selon mon point de vue… Mais impossible de leur mettre la main dessus, ils se sont volatilisé, et l'espoir de retrouver notre créateur avec…"

    J'entendis le Geek sangloter contre mon épaule, je pris une profonde inspiration avant de leur déclamer ce que j'avais sur la conscience :

    "Hmm, les gars… Je-j'ai peut être une piste. Je devais pas vous en parler, je l'ai promis à Math', mais là c'est un état d'urgence. Alors voilà, il y a quelques jours, j'ai découvert dans la salle de bain une petite boite de pilule dont j'ignorais l'existence, du coup je-j'ai cherché à quoi elles servaient sur...

    -C'était quoi le nom des médocs ? m'interrompit le Patron, les sourcils froncés.

    -Ytinéramol… Je n'en n'avais jamais entendu parler jusqu'à ce jour. Et donc, j'ai fouillé des dizaines de sites pharmaceutiques jusqu'à tomber sur, sur un article traitant de la schizophrénie, et les médicaments servaient justement à, à soigner les personnes étant atteintes…"

    Un silence pesant nous surplomba progressivement, interrompu seulement par les sanglots étouffés du Geek et ses soubresauts de plus en plus violents. Dans un faible gémissement, il parvint à articuler une phrase quasiment inaudible, mais qui pourtant fendit le coeur de chaque personnes présente dans le salon.

    "Mathieu n'aurait pas fait ça, il n'était pas lâche, il ne se voilait pas la face comme chacun d'entre nous, il a toujours dis ce qu'il pensait, et même si ça arrivait qu'on lui tape sérieusement sur le système, il ne nous aurait jamais fais disparaitre… "

    Le visage toujours baigné de larmes du petit gameur se redressa doucement et il jeta un coup d'oeil circulaire  à la pièce. Personne n'osa dire le moindre mot, alors comme s'il lisait dans nos pensées, le plus faible, le plus triste, le plus effacé, le plus timide, le plus innocent et certainement le plus courageux de la fratrie Sommet se leva du canapé et nous lança à tous la vérité que personne n'avait encore voulu prononcer.

    "Sérieusement, comment l'idée que Mathieu est pu faire ça de son plein grès, ai bien pu vous traverser l'esprit ?! Il ne nous aurait pas fais ça. IL N'AURAIT JAMAIS FAIS ÇA !!! Mathieu était quelqu'un de droit, de juste. Certes c'était pas le plus saint d'esprit de toutes les personnes qu'on connaissent, mais jamais, JAMAIS, il n'aurait mis la vie de l'un d'entre nous en danger. Il nous considère comme sa famille, et ce sera toujours comme ça ! Nous sommes une famille, une putain de toile auquel chacun d'entre nous est venue rajouter sa touche de couleur, qu'elle soit vive ou non, qu'elle est était négative ou pas. Mais on a formé un maillon unis, soudé, indestructible, et c'est comme ça que ça continuera, c'est comme ça que ça doit continuer…"

    Une larme coula sur ma joue, les paroles criantes de vérité du Geek m'avaient bouleversées, avaient rallumé en moi quelque chose, quelque chose qui ne brillait plus depuis longtemps, une lueur d'espoir, l'espoir de se battre, se battre pour Math', Math' qui comptait tellement pour nous (ça ressemble un peu à la pub pour Coca Cola, nan ?)

    "Il a raison. soufflais-je en essuyant la trace humide qui lacérée ma joue."

    Le regard des autres se posa alors sur moi, m'incitant à poursuivre...

    "On va se battre, on va tout faire pour le sortir de là, Mathieu à besoin de nous ! 

    -Comment tu comptes qu'on s'y prenne ? demanda timidement le Geek.

    -Va me chercher l'ordi de Mathieu s'il te plait, il y a une petite chance pour que les réponse à nos questions se trouvent à un endroit bien précis… répondis-je en me dirigeant vers la table de la cuisine."

    Tous me suivirent, excepté le plus jeune d'entre nous qui se précipita dans la chambre de Math' pour y revenir quelques instants plus tard avec son ordi serré dans ses bras. Je lui pris des mains, le posant sur la table en lui adressant un sourire comme remerciement. J'alluma l'ordinateur, puis on me demanda de taper le mot de passe.

    "Ahh merde, c'est quoi le mot de passe ?

    -"Wifi666" il trouve que ça correspond bien au chat… lance timidement le Geek.

    -Okay, bon maintenant faut que je retrouve le site et normalement on pourra commencer les recherches… dis-je aux autres"

    Après quelques minutes je retombe enfin sur la page web, je fais défilé les articles, jusqu'à tomber sur une rubrique "Contact". Intriguée, je clique dessus, puis je suis envoyé sur une nouvelle page, entièrement blanche, excepté un lien écrit en noir, je dirige mon curseur dessus et double clique sur ce qui semble être le nom d'un hôpital ou d'un truc du genre. Aussitôt l'écran change de couleur, il devient bleu, seul l'icône blanche au milieu contraste. Il est inscrit à l'intérieur "Identifiants". Je soupire et leur dit avec une voix désespérée :

    "J'y crois pas, il faut un s'identifier pour aller sur le site ! Sérieusement, comment on fait ? Il faudrait que qu'on pirate ce truc… C'est mort, qui peut faire quelque chose comme ça à par un hacker professionnel ?

    -Moi, moi je peux… souffla une voix aiguë mais pour une fois, déterminée et sure d'elle."

                                                                                                                                                             

     Booooon, tout d'abord pardon pour l'attente ^^'

    Et ensuite, je suis trop contente de ce chapitre, sérieux je le trouve assez émouvant.

    On se rend compte du lien qui unit les personnages, un lien très fort qu'aucune épreuve ne détruira.

    Vous verrez tout ça par la suite ;)

    Enjoy, Eulalie <3


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